Épisode 35543 de la saga du constructeur automobile SAAB : le constructeur a annoncé fermer définitivement ses portes. C’est en quelque sorte la fin logique pour le Suédois qui était en perdition depuis une vingtaine d’années.
Il y a ces constructeurs qui ont marqué l’imaginaire avant de disparaitre comme AMC, Checker ou DeLorean. Il y en a ces ancêtres, sacrifiés pour sauver les trois grands des Etats-Unis : Plymouth, Pontiac, Oldsmobile et Mercury. Il y a ceux que peu de gens pleureront, comme Saturn, Hummer ou Eagle. Ou les marques qui n’auront fait que passer comme Geo ou Asüna. Des marques disparues, il y en a eu plusieurs centaines, surtout au début de l’histoire. C’est tout de même dommage de voir des constructeurs disparaitre, surtout qu’ils ne s’en créé à peu près jamais.
La disparition de SAAB ne fera toutefois pas un grand trou dans le Guide de l’Auto. Le constructeur ne vendait plus beaucoup de véhicules et les seuls acheteurs qui se procuraient encore des SAAB étaient ceux qui ne juraient que par la marque. Pour des raisons de marginalité principalement. SAAB, de par ses racines aéronautiques, donnait un look particulier à ses véhicules. Un look profondément européen. Mais le constructeur n’aura jamais réussi à prendre le tournant automobile des années ’90. Simple coïncidence? GM a été propriétaire de SAAB de 1990 à 2010. Probablement les pires vingt années de la marque SAAB… et de la marque GM!
Elle est loin derrière, la rutilante SAAB 900 décapotable des années ’80. Aujourd’hui, « l’héritage » de SAAB ne représente plus grand-chose. Au moment de sa vente par GM en 2010 à Spyker (un constructeur à la main de supercars) SAAB ne présentait que 3 modèles, dont un qui n’a été construit qu’à 457 exemplaires.
Ce sont les années 2005 et 2006 qui ont été les plus aberrantes pour SAAB, des années qui auront probablement mis le clou dans le cercueil. Considérés comme un constructeur marginal mais surtout original, SAAB mettait sur le marché la SAAB 9-2x et la SAAB 9-7X. La SAAB 9-2X était une Subaru Impreza à peine déguisée à laquelle on avait enlevé tout intérêt. La SAAB 9-7X était tout simplement une contradiction pour SAAB. Eux qui avaient toujours construit des véhicules profilés proposaient alors un gros VUS basé sur la plateforme du Chevrolet Trailblazer. Rien à voir donc avec SAAB, tout à voir avec une partie d’improvisation et de pure tentative d’opportunisme : Les gens aiment les VUS + les gens aimaient les SAAB = les gens allaient donc aimer le VUS SAAB. Or, un marché gorgé de VUS combiné aux prix de l’essence en hausse vertigineuse en plus d’un véhicule hyper dispendieux n’aura pas eu le résultat escompté. Si vraiment résultat attendu il y avait.
La semaine dernière, SAAB, qui n’avait pas payé ses employés depuis des mois, faute d’argent et de véhicules en production, a mis définitivement la clé dans la porte. Dommage pour les employés, mais à part de ça…