Vous avez 300 amis Facebook, un compte Twitter, faites de la géo-localisation, donnez votre avis sur les sites spécialisés, critiquez les blogues. Vous y faites réagir, de par vos opinions tranchantes, ou votre sarcasme perçant. Vous avez le sang chaud, un tempérament bouillant, aimez partagez vos bonnes et mauvaises expériences sous le coup de l’impulsivité. Êtes-vous à l’abri de toutes poursuites?
La définition de diffamation diverge selon la consultation, mais évoque principalement le fait d’atteindre à la réputation de quelqu’un ou quelque chose. Or, l’atteinte à la réputation est un concept personnel à chacun. À preuve, l’adage « Parlez-en en bien, parlez-en en mal, mais pourvu qu’on en parle ». C’est en quelque sorte une révocation du concept de diffamation. Mais pour la plupart, la réputation c’est sacré.
Les réseaux sociaux favorisent l’effusion de colère, de regards, d’opinions diverses. Twitter est une forme de fil de presse dont la nouvelle n’est pas formatée, extrêmement rapide et non vérifiée. Un « bon » compte Twitter se doit d’être hyper utilisé, rapide et inédit. Des gaffes monumentales comme la mort annoncée de Pat Burns, toujours vivant à ce jour, font partie des faits d’armes peu enviables de ce média de masse. Un compte Twitter qui ne propose rien en primeur n’est d’aucun intérêt. Il favorise ainsi presque le pressentiment. Or, Twitter est ouvert à tous. N’importe qui peut tenter de s’y faire une crédibilité en moussant de l’intérêt autour de faussetés, d’opinions multiples et parfois, volontairement ou non, de diffamation.
Le mois dernier, certains médias faisaient état d’une possible poursuite de la part de 700 hôtels envers Trip Advisor, le plus grand site de critiques de voyages. Ces hôtels alléguaient que le contenu présent sur le site de Trip Advisor était fallacieux et diffamatoire, contenu provenant de la communauté participante. Simultanément, un étudiant du New Jersey se suicidait à la suite de révélations filmées et transmises sur Facebook par ses colocataires. Enfin, plus près de chez nous quelques jours plus tard, David Abitbol est accusé d’avoir proféré des menaces également via Facebook. Ses parents croyaient que ce n’étaient de mauvaises blagues, mais on allait ensuite apprendre que le pire était à venir dans ce dossier.
Trois événements, trois résultats, trois niveaux de gravité mais un point commun à travers le tout : l’insouciance de ses utilisateurs et des poursuites à venir.
Alors, vous avez chaud? Enfin, votre contrat d’assurance habitation ne viendra pas vous couvrir en invoquant une clause très claire dans votre contrat : l’exclusion de la diffamation. En fait, votre contrat d’assurance habitation couvre votre responsabilité civile de votre vie privée. Si vos propos vous attirent des poursuites en diffamation, que la poursuite soit ou non fondée, votre assureur ne pourra vous aider. Voici donc une raison supplémentaire d’être prudent. Après réflexion, le web n’est peut-être pas l’endroit parfait pour exprimer ses moindres réflexions.
Vous avez par contre un produit d’assurance disponible pour vous couvrir : l’assurance parapluie. L’assurance parapluie, communément appelée « Umbrella » est une assurance responsabilité civile complémentaire à votre assurance habitation qui vient d’une part couvrir en excédent des risques déjà assurés, ou, comme dans le cas de la diffamation, vient couvrir certaines exclusions du contrat de base. En savoir plus?
L’important n’est donc pas tant de devenir complètement beige, craintif de tout et de rien. C’est de faire preuve de discernement, de patience, de retenue et de bien se souvenir que si des paroles peuvent être mal interprétées, à l’écrit ça peut être pire!
