Fabriquer des vêtements au Canada, est-ce encore possible? | Lareau Courtiers d'assurances

Fabriquer des vêtements au Canada, est-ce encore possible?

À l’heure où les scandales se multiplient concernant la production textile outremer, une question vient immédiatement à l’esprit: Avons-nous, de toute façon, le choix? Notre offre vestimentaire se résume-t-elle simplement à des vêtements issus de divers pays asiatiques dont la qualité de fabrication est inégale et où le traitement des employés y est discutable? En gros, fabriquer des vêtements au Canada, est-ce encore possible?

Naturellement, si vous vous rendez toujours dans le même magasin et que votre seul critère d’achat est le prix, vos options seront limitées. Votre garde-robe sera principalement constituée de pièces de vêtements provenant de l’étranger.

Mais si vous désirez faire des achats locaux, dont la qualité est généralement supérieure et la durabilité est éprouvée, serez-vous obligé de payer la totale, de vous procurer vos vêtements lors de foires à la mode ou bien d’être constamment vêtu de pièces griffées ou marginales? La réponse est non, mais il faut avoir envie de lire les étiquettes.

Le Québec a une longue tradition d’industrie textile. On n’a qu’à regarder la Montreal Cotton de Valleyfield, gigantesque usine de textile construite au 19e siècle dans une ville qui dépassait à peine 5000 habitants pour comprendre l’importance de l’industrie à l’époque. Mais depuis une vingtaine d’années, ce qu’on entend principalement à propos de l’industrie du textile, c’est que c’est une industrie en déclin. Alors, encore une fois, quand on se pointe au centre commercial, est-il encore possible d’acheter des vêtements qui ont été confectionnés et fabriqués au Québec? La réponse est oui…

Il faut se rendre chez Tristan, une entreprise de chez nous pour ceux qui l’ignoraient (les racines remontent à une boutique de vêtements à St-Jean-Sur-Richelieu dans les années soixante-dix) pour se rendre compte que la qualité québécoise existe toujours dans le vêtement. L’entreprise produit à gros débit 30% de sa production chez nous. Même si le choix allait de soi, affirme Lili Fortin (directrice au développement des affaires chez Tristan), il fallait avoir le désir, les moyens et le courage d’investir massivement dans deux usines (Farnham et Cookshire) où on y emploie maintenant 150 employés en plus de nos 750 employés en magasins (50 à travers le Canada) et au siège social. En investissant pour moderniser nos usines, on s’assurait de conserver non seulement les emplois et la production, mais également le savoir-faire.  « Une fois le savoir-faire perdu, on n’aurait jamais pu repartir les machines. » Affirme Lili.

Aujourd’hui, l’entreprise est fière d’affirmer qu’elle est en mesure d’offrir ses complets, tailleurs et la plupart de ses robes à des prix tout à fait compétitifs tout en fabricant ici. «Le risque, c’est nous qui l’avons pris. Le client ne paye pas plus cher pour sa qualité. Je n’ai pas peur de dire qu’on est imbattable dans notre rapport qualité-prix. Ça, en plus qu’on peut renflouer une rupture de stock dix fois plus rapidement que si on produisait en Chine.» Plus de proximité, un meilleur contrôle et moins de transport. C’est gagnant.

Alors… pourquoi est-ce qu’il y a toujours 70% de production à l’étranger? Lili affirme que le Québec ne peut être concurrentiel en ce qui concerne les vêtements brodés et très travaillés manuellement. « En plus de ne pas avoir les machines, en ajoutant les coûts de main-d’œuvre, produire ici coûterait deux fois le prix. Mais personne n’a les machines pour le faire ici alors la question ne se pose même pas». Il y a aussi un problème de qualification de main-d’œuvre. «Au Québec, on n’a pas vraiment la main d’œuvre pour produire autre chose présentement», renchérit Lili.

Alors voilà. Une entreprise de textile, qui confectionne ici et qui fabrique ici. Rien que parce que c’est logique et cohérent, ça mérite d’être souligné. Félicitations à toutes les entreprises qui en font autant, et aux consommateurs qui les encouragent.

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