Ceux qui payent encore ou ont payé longtemps leurs dettes d’études n’apprendront rien en lisant le titre. Ce n’est pas un fait nouveau que fêter coûte généralement cher. Mais c’est encore plus vrai lorsque la fête se produit en grands groupes. Elle se termine souvent en chaos, en émeute et en vandalisme.
Ce fut le cas mercredi le 15 juin dernier, à Vancouver, alors que la fête qui prenait place dans les rues de Vancouver dans l’espoir de voir leur équipe préférée remporter une première Coupe Stanley s’est transformée en émeute. Fêtards éméchés, casseurs professionnels, opportunistes, pillards et gens influençables auront tôt fait d’éventrer les vitrines du centre-ville et de saccager des voitures. Peu auront été surpris, alors que le résultat perdant avait généré le même fouillis 17 ans plus tôt. On s’y attendait un peu, mettons.
Vendredi dernier, le Journal de Montréal faisait un éventail partiel des multiples manifestations décadentes à travers les années. On s’y remémorait que les émeutes de 1993 lors de la victoire de la Coupe Stanley par les Canadiens avait alors coûté 10 millions. Pour l’époque c’était énorme et ce l’est encore aujourd’hui. En comparaison, elle avait été 10 fois plus coûteuse que l’émeute moins connue de 1986 lors du même événement et qu’en 1994 lors de la défaite de Vancouver. Cette année, on chiffre les dommages à Vancouver à près de 1.5 millions.
D’un côté purement économique, on peut croire que ce n’est pas si dommageable car, après tout, les équipes ne se rendraient mathématiquement en finale qu’une fois aux 15 ans et que les retombées économiques pour chaque ville concernée atteindraient bien plus qu’un ou deux millions. Exception faite de l’émeute de 1993, les villes seraient « gagnantes ». Mais le problème, c’est lorsque l’émeute devient chose prévisible et commune. Un peu comme lorsqu’en 2008, une simple victoire en première ronde des séries causait plus de 500 000$ de dommages à des commerces et des autos-patrouilles.
Les commerces sont à peu près tous assurés lors de ces émeutes. En effet, les dommages par émeutes font partie des risques de base alors que le vol est une couverture optionnelle mais très étendue dans les contrats commerciaux. Cela dit, les assureurs préfèrent couvrir ce qui est difficile à prévoir, et dans le cas des commerces des artères des grandes villes, ça le devient de moins en moins… Si les commerces visés ne font pas une partie du travail de prévention, ils se verront avoir des réclamations récurrentes et un accès à des couvertures de plus en plus restreint.
Et en automobile…
Selon le Canadian Insurance Top Broker, l’Insurance Corporation of British Columbia (l’assureur primaire universel en Colombie-Britannique), pas moins de 100 réclamations directement liées à l’émeute ont été rapportées dans les heures suivant l’émeute de la défaite. Tous ne sont pas assurés et ça aurait été la même chose au Québec alors que la protection demeure au choix du client.
Bref… il y aura eu très peu de gagnants à Vancouver cette nuit-là…