Le paysage de l’agriculture au Québec est parfois difficile à comprendre. D’un côté, les besoins de la population sont sans cesse grandissants. D’un autre, l’espace disponible pour les cultures est de plus en plus réduit. Le contraste est frappant, le constat est troublant.
Le dernier bulletin agricole d’AXA (Septembre 2010), assureur agricole majeur, évoquait un contexte difficile pour les fermes du Canada. Citant Statistiques Canada, le bulletin faisait état d’un décroissement marqué du nombre d’exploitations agricoles au Canada. De 48 144 dénombrées en 1981, il n’en restait qu’un peu plus de 24 265 lors du dénombrement de 2008. Les raisons évoquées sont multiples : manque de relève, vieillissement des agriculteurs, coût de la main d’œuvre, des équipements, de la mécanisation, de la standardisation. Ajoutez à cela la complexification du goût des consommateurs et les normes écologiques à respecter et les coûts deviennent lourds à porter. Ne vous leurrez pas, derrière l’image de grange déchue, du producteur à la chemise à carreaux et de la petite production artisanale, la réalité est toute autre. Les terres et permis de production des agriculteurs valent souvent plusieurs millions de dollars mais les coûts d’exploitation et les risques sont proportionnels.
La ferme M. Landry située sur la 219 située entre Napierville et St-Jean-Sur-Richelieu fait face aux difficultés rencontrées par la majorité des autres agriculteurs de belle façon. D’abord, le père (aujourd’hui grand-père plusieurs fois) aura réussi à convaincre ses deux fils de prendre la relève de la ferme. Encore plus heureusement, ses deux fils ont chacun une passion différente : l’un l’industrie laitière, l’autre les cultures. Heureusement, car la ferme produit 500 000 litres de lait annuellement et cultive 600 hectares chaque année.
Alain nous relate qu’il y a moins de 20 ans, la route reliant Napierville et St-Jean était bordée par 7 fermes laitières. Aujourd’hui, elles ne sont plus que deux. L’industrie est bien régie, bien encadrée et le système de quotas, quoiqu’une barrière à l’entrée presque infranchissable, les aide. Sans compter les lois gouvernementales qui empêchent l’importation de lait étranger. Mais il faut en traire des vaches pour faire ses frais. À ce compte, Alain nous montre fièrement la vache no 132, qu’il peut reconnaitre parmi son troupeau car c’est sa préférée : sa plus productive.
Enfin, à travers les défis que traverserons les prochaines générations, la gestion de l’agriculture et de la nourriture sera au centre. Les producteurs devront toujours faire plus avec moins. Ils seront constamment en proie aux caprices de Dame Nature qui se fait de plus en plus imprévisible. Tout cela sans compter la production agricole qui sera destinée à produire de l’énergie…
Enfin, la responsabilisation individuelle pourrait venir changer quelque peu la donne. Si les consommateurs étaient prêts à payer davantage pour une production locale ou orientaient tout simplement leurs achats vers des produits locaux, nombre de problèmes tomberaient : La conservation des terres agricoles, la valorisation du métier, la réduction de l’énergie consacrée, l’indépendance alimentaire, l’économie d’énergie consacrée au transport sans compter le goût bien de chez nous. Somme toute, les inconvénients seraient peu nombreux.
- En 2005, les recettes des producteurs québécois s’élevaient à 6,2 milliards
- L’aide gouvernementale à part égale fédérale/provinciale était de 1,5 milliards
- La valeur des terres a décuplée depuis 10 ans
- La nouvelle politique agricole est attendue pour 2011. Elle remplacerait une similaire politique vieille de 30 ans
- Un quota de lait pour une vache vaut 25 000$
- Un hectare de terre vaut 12 000$
- La dernière hausse du litre de lait était de 7 sous, il y a un an. Les producteurs touchent ½ sous
Un agriculteur n’est, somme toute, riche que le jour où il vendra ses avoirs…
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