On fait grand état de notre réseau routier depuis les fiascos Champlain-Mercier et encore plus depuis de l’effondrement d’une structure de béton qui semblait plutôt décorative sur l’autoroute 720. Il y a en effet de quoi inquiéter. D’une part, on englouti des sommes astronomiques dans le système routier au Québec, enfin, le croit-on. Ensuite, on a instauré tout un plan de surveillance du réseau routier et on paye des inspecteurs pour faire le travail. Normal que la frustration de la part des contribuables se fasse sentir. Normal qu’on se demande où va notre argent alors que tout le monde semble avoir sa part du gâteau, sauf l’automobiliste contribuable. La solution est-elle vraiment les péages? N’est-ce pas déjà un péage que d’être constamment coincé dans la circulation à perdre des heures, des journées et même des semaines lorsqu’on transpose les pertes de productivité à une échelle annuelle? Est-ce vraiment de toute façon un problème d’argent beaucoup plus qu’un problème d’évaluation de fournisseurs, de technologies et de matériaux utilisés et surtout de planification?
L’autoroute 720, aussi appelée autoroute Ville-Marie date de 1972 et traverse une partie de l’ancienne ville de Westmount. À l’époque, en raison de la destruction de plusieurs habitations de choix et d’un nombre important d’expropriations (environ 500 personnes sur un court tronçon), elle avait été l’une des autoroutes les plus chères à construire par kilomètre, sinon la plus chère, au monde. Aujourd’hui, elle rend parcontre de fiers services, étant une artère de liaison entre les trois ponts menant à la rive-sud.
Enfin, si l’état de notre réseau routier n’était qu’une question d’argent… c’est la sécurité des usagers qui est troublante. Qu’importe ce qu’en disent les spécialistes, rouler sur nos infrastructures est hasardeux. À croire que des effondrements, ça n’arrive jamais. Pourtant, ça arrive. Peut-être aussi souvent que de remporter la loto mais ça arrive : Je connais un gagnant de la Loto 6/49 et je connais le propriétaire d’un véhicule écrasé par un viaduc.
En assurance, voici ce qu’il faut savoir :
- Abîmer son véhicule dans un nid de poule est couvert en chapitre B2 – collision et sera considéré comme un accident responsable, peu importe l’état de la chaussée.
- Si un fragment ou même une structure au complet venait à s’effondrer et endommager votre véhicule, c’est la couverture B3 – Accidents sans collision ni versement (appelé familièrement le « feu, vol, vandalisme », qui est appelée à intervenir.
- Si jamais vous êtes blessé, ou que vous décédiez dans l’effondrement d’une structure, la SAAQ vous indemnisera de la même façon que n’importe quel accident de la route et vous serez sans recours contre les fautifs dans l’histoire.
Le dernier point est le plus dérangeants des trois. En effet, la loi sur l’assurance automobile au Québec est l’une des mieux faite au monde mais est parfois frustrante, notamment sur ce point. Elle sera peut-être appelée à être changée dans le futur (Marc Bellemare, qui a défrayé la manchette pour d’autres raisons cette année, en a fait longtemps un cheval de bataille) sur deux points principaux : 1- La responsabilité des entrepreneurs et 2- L’indemnisation des criminels de la route qui, on le rappelle, ont droit aux mêmes indemnités que leurs innocentes victimes.