Un hiver enneigé n’apporte pas que d’heureux moments d’hiver. Un printemps pluvieux ne nous fait pas seulement espérer la belle saison davantage. Surtout si vous habitez près d’un cours d’eau en ce moment. Et ces jours-ci, pour ceux qui n’habitent pas si près d’un cours d’eau également.
Le Lac Champlain a frôlé son sommet historique, le Richelieu menace des milliers de propriétés, la rivière St-François déborde dans le stationnement du Maxi de Sherbrooke et pendant ce temps, on évacue une centaine de résidents à Coaticook. Enfin, un peu partout les cours d’eau menacent sérieusement les riverains.
Pour l’instant, on se préoccupe de limiter les dégâts et de ne pas risquer inutilement des vies humaines. Mais lorsque viendra le temps de nettoyer et réparer, tout comme l’automne dernier lors des grandes marées en Gaspésie, les sinistrés ne pourront se tourner vers leur assureur. En effet, tous les contrats d’assurance habitation des particuliers excluent les dommages causés par les inondations (il ne faut toutefois pas confondre l’inondation avec les dommages par l’eau du sol qui trouvent couverture par voie d’avenant).
Ce pourrait toutefois un jour être chose du passé. FlashFinance.ca nous informait dans sa dernière parution que l’Institut de prévention des sinistres catastrophiques s’était penché sur la question. Dans son rapport, une recommandation proposant un partenariat gouvernement-assureurs-propriétaires. Idée farfelue? Pas tant que ça.
D’une part, le gouvernement contribue déjà largement lors catastrophes majeures. Il serait assurément tenté de séparer la facture avec un autre intervenant. Les assurés? Ils auraient tout intérêt à souscrire une telle couverture, même si on peut se douter que les plus à risques auront à payer une facture plus salée. Reste les assureurs alors. Évidemment, comme dans toutes industries, les assureurs chercheront à y trouver leur compte. Pourquoi viendraient-ils s’exposer à davantage de risques alors que l’assurance habitation n’est déjà plus très rentable depuis quelques années? Parce qu’ils couvrent déjà l’inondation… sur les contrats d’assurance commerciaux (moyennant une franchise de 25 000$) et les résultats ne sont pas désastreux. Aussi, parce que dans l’histoire de l’assurance, les couvertures disponibles ont eu tendance à augmenter si bien qu’aujourd’hui, presque tout est assurable. Rappelez-vous qu’aux balbutiements de l’assurance, la couverture incendie était la seule disponible.
Enfin, rien n’est joué et les sacs de sables et pompes à haut débit demeureront les principaux atouts des menacés pour l’instant, mais une porte s’entrouvre. Reste à voir si les acteurs auront le courage de s’y pencher plus sérieusement encore.