Les changements climatiques, la croissance démographique et la pénurie de main-d’œuvre nous poussent à revoir nos méthodes agricoles pour adopter des pratiques plus intelligentes et durables. La transformation numérique, qui se déploie déjà dans plusieurs régions du monde, commence à prendre racine au Québec.
L’agriculture de précision et l’agriculture numérique, avec leur immense potentiel, ouvrent la voie à une gestion optimisée des ressources et à une augmentation des rendements tout en réduisant l’impact environnemental. Cependant, cette révolution technologique a un coût. L’accumulation de données sur vos terres représente une mine d’or, certes intangible, mais qui attire aussi l’attention de nouvelles menaces numériques.
Il est donc crucial de comprendre ces enjeux pour se protéger et garantir la sécurité de ces données. Ce texte abordera le développement de l’agriculture numérique, ses enjeux, ainsi que les solutions pour vous protéger efficacement, y compris les meilleures protections d’assurances disponibles.
L’agriculture 4.0, le début d’une 3ème révolution agricole
Les solutions technologiques dans le milieu agricole ne cessent d’évoluer et de nous impressionner. Il est important de comprendre la différence entre l’agriculture de précision et l’agriculture numérique.
L’agriculture de précision : Utilise des technologies telles que des capteurs, des drones et des satellites pour collecter des données précises sur les cultures, permettant ainsi une production plus ciblée et efficace sur des zones spécifiques.
L’agriculture numérique : Connecte les données collectées sur les exploitations agricoles avec des données massives (big data), utilisant l’intelligence artificielle pour analyser ces informations et anticiper des problèmes, facilitant ainsi la prise de décisions plus rapides et informées.
L’intégration des technologies numériques dans la production agricole inclut notamment l’intelligence artificielle (IA), l’internet des objets (IoT) avec des robots et des tracteurs intelligents, des drones, et l’analyse de données.
En Europe, on estime qu’un hectare de blé génère un million de données numériques par année.[1] La collecte de données à partir de divers dispositifs donne lieu à l’accumulation de données massives (big data), permettant la création de modèles de prédiction précis à partir d’algorithmes. Cette percée dans le secteur de l’agriculture engendre des innovations telles que des robots qui analysent des champs de salades et éliminent les mauvaises herbes, ou des drones qui évaluent le sol et identifient les zones nécessitant plus d’engrais ou d’eau.
Plus la banque de données devient grande, plus les prévisions deviennent précises. Cependant, l’existence de ces données massives pose des enjeux souvent méconnus des agriculteurs.
Le cyberrisque en agriculture
Votre méconnaissance de la valeur de vos données peut offrir aux criminels une opportunité de s’en prendre à votre entreprise. C’est pourquoi il est important de comprendre les principaux enjeux liés aux nouvelles technologies.
Les systèmes connectés, tels que les capteurs reliés à votre téléphone, les drones et les équipements automatisés, collectent et traitent des données en temps réel. Vos données agricoles, comme le rendement des cultures, la qualité du sol et le géoréférencement, représentent un actif précieux pour votre entreprise. La perte, la corruption ou l’utilisation malveillante de ces données pourrait entraîner des pertes financières significatives. Ces informations sont souvent stockées dans des bases de données en ligne (cloud) ou sur des serveurs internes. Un mauvais stockage des données pourrait rendre votre entreprise vulnérable aux cyberattaques, entraînant le vol de données, la manipulation des systèmes de gestion des cultures, ou des attaques par ransomware pouvant paralyser votre exploitation agricole.
Trucs et astuces pour bien se protéger
Vos données agricoles circulent à travers vos objets connectés, vos capteurs installés dans les champs ou même par votre machinerie automatisée. Ces données transitent souvent par des réseaux sans fil, par satellite ou sur des plateformes numériques.
Adoptez de bonnes pratiques pour sécuriser vos appareils et vos données :
- Mettez régulièrement à jour vos logiciels pour réduire les failles de sécurité et profiter des dernières améliorations.
- Utilisez des pares-feux et des antivirus pour bloquer les cybermenaces et protéger vos équipements.
- Placez vos objets connectés sur un réseau distinct, comme un réseau local dédié, afin de limiter les risques d’intrusion et de propagation.
- Protégez vos courriels, une cible fréquente de fraude, grâce à l’authentification multifactorielle et en évitant de cliquer sur des liens suspects.
- Sauvegardez vos données importantes régulièrement, idéalement sur des supports externes ou dans un cloud sécurisé.
Ces gestes simples, mais essentiels, peuvent grandement réduire les risques et assurer la protection de votre exploitation contre les cybermenaces.
La solution d’assurance agricoles au Québec : protégez votre exploitation
Il existe plusieurs types d’assurances pour couvrir les différents risques auxquels votre exploitation agricole peut être exposée. Cependant, il est essentiel de comprendre que certaines menaces, particulièrement liées à l’évolution technologique, sont souvent exclues des contrats standards. Voici un aperçu des risques exclus et des protections spécifiques qui peuvent être offertes :
Risques souvent exclus des contrats d’assurance agricole
- Les cyberattaques et les données numériques: Vos systèmes connectés et votre machinerie automatisée sont des atouts pour votre productivité, mais également des cibles pour les cybercriminels. Les contrats agricoles excluent généralement les pertes liées aux attaques informatiques, comme les ransomwares, le vol de données ou les interruptions d’activité. Une assurance cyber risques peut offrir une protection indispensable, incluant les frais de récupération de données, la gestion des crises, et les pertes d’exploitation.
- Les drones : Ces outils technologiques, désormais courants en agriculture, peuvent être exclus des polices standards. Une assurance spécialisée peut couvrir les risques associés, comme les dommages matériels, les blessures causées ou les atteintes à la vie privée.
Des solutions adaptées à vos besoins uniques
Certains assureurs offrent une surveillance proactive des actifs numériques exposés à l’Internet public tout au long de la durée de la police. Lorsqu’une vulnérabilité critique est détectée sur un actif de votre entreprise, vous êtes immédiatement averti, vous permettant de prendre des mesures préventives avant qu’une cyberattaque ne survienne.
La clé : identifier vos besoins avec précision
La meilleure façon de cibler les besoins spécifiques de votre entreprise est de compléter une proposition d’assurance détaillée. Ce processus permet d’évaluer les lacunes potentielles. Par exemple, si certaines questions du formulaire reçoivent une réponse négative, il devient plus facile de recommander des mesures précises pour renforcer vos protections.
Les enjeux technologiques : des impacts majeurs pour le secteur agricole
Les cybermenaces ne se limitent pas au vol de données :
Fraudes de transfert de fonds : Ces fraudes peuvent toucher n’importe quelle entreprise, peu importe le secteur.
Carence d’un fournisseur : Une cyberattaque sur l’un de vos partenaires ou fournisseurs peut entraîner des retards ou des pertes financières pour votre exploitation.
Ransomware : Une attaque par rançongiciel peut paralyser vos activités pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Les entreprises non assurées sont rarement équipées pour faire face à ces enjeux.
Chez Lareau Courtiers d’assurances, nous sommes conscients des défis auxquels font face les exploitations agricoles modernes. Nos experts peuvent vous guider vers des solutions adaptées pour protéger vos actifs numériques, sécuriser vos données, et minimiser les impacts financiers de ces menaces.
Contactez-nous dès aujourd’hui pour une analyse complète de vos besoins. Protégez votre exploitation contre les risques d’aujourd’hui et de demain.
Références
- [1] Citation de Gilbert Bégin, journaliste à La Semaine verte