L’assurance d’une maison ancienne

Plusieurs assureurs sont réticents à assurer des maisons anciennes. Parfois pour les bonnes raisons, d’autres fois pour les mauvaises.

Je connais plutôt bien les maisons anciennes pour en avoir eu déjà deux dans ma courte carrière de propriétaire. Mais il y en a des dizaines de types différents, que je pourrais regrouper dans trois grands groupes. Les shacks, les maisons anciennes rénovées et les maisons dont la valeur historique est exceptionnelle.

Les shacks

Les shacks sont ces maisons qui, à l’instar de tant d’autres plus jeunes, ont manqué d’amour et de soins, mais depuis plus longtemps que les autres maisons. Leur problème, c’est que leur construction vétuste est peut-être encore solide, mais bien souvent c’est la mécanique du bâtiment qui fera défaut : présence de fusibles, de poêles non-conformes, de cheminées encrassées, de réservoirs à l’huile percés et de tuyaux en acier rouillés de l’intérieur. Un danger pour les assureurs.

Les maisons anciennes rénovées

Les maisons anciennes rénovées ne devraient généralement pas causer problème à un assureur. La plupart du temps, leur mécanique est refaite au complet, de meilleure façon que la plupart des habitations datant de quelques décennies. Celles-ci sont souvent entretenues avec un soin jaloux de la part de leur propriétaire et leur conception originale est solide. Ces maisons ne devraient pas causer problème puisqu’en général, une grande partie des matériaux d’époque peuvent avoir disparu lors de la rénovation. L’âge original, mis à part quelques détails, n’aura que peu à voir avec le risque d’un assureur.

Les maisons dont la valeur historique est exceptionnelle

Ces chefs-d’œuvre du passé sont ces maisons qui nous coupent le souffle (pour ceux qui aiment ça, évidemment). Elles ont des détails saisissants, des matériaux impossibles à retrouver, une qualité architecturale qui n’existe plus. Ce sont ces maisons qui font craindre le pire aux assureurs. De un, elles seront régulièrement classées au patrimoine et le processus de reconstruction sera dicté par le ministère de la culture (ce qui ralentit de beaucoup le processus, et donc les coûts pour l’assureur). De deux, les matériaux sur place pourraient ne plus être disponibles. On n’a qu’à penser aux immenses poutres de certaines essences d’arbre, des fenêtres à carreaux d’époque, des vitraux anciens, des poignées en porcelaine ou en cristal. Mais ce n’est pas tout.

En cas de sinistre, les assureurs sont habitués de faire affaire avec des entrepreneurs à des taux horaire bien établis. Si jamais une superbe maison patrimoniale venait à être endommagée, l’assureur est habitué de payer un taux horaire standard pour un entrepreneur qui installe des matériaux. Ça se complique quand il doit embaucher un des seul installateur de toit en ardoise, ou d’un ébéniste qui peut reproduire un escalier fidèlement mais qui prendra un mois pour le faire et qui n’est disponible que dans deux mois ou quand il doit attendre qu’un récupérateur de bois antique ait suffisamment d’une sorte de planche pour reconstituer un plancher de bois. Assurez-vous que votre assureur soit bien au courant que votre maison a un statut bien particulier afin d’être bien assuré.

Mais au-delà de ces risques et considérations, aujourd’hui, est-ce encore factuel qu’une vieille maison puisse générer davantage en réclamations? À l’heure où les assureurs se retirent du marché de l’assurance des condos – pourtant des constructions très récentes – il nous est permis de croire qu’ils font encore fausse route en tarifiant les maisons selon l’âge. En effet, rien qu’à l’œil, pas besoin d’être un expert pour constater que ce qui fait défaut aux constructions récentes, c’est bien souvent la qualité de construction.

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